La rencontre

Lycée de Presles, 1ère S, Octobre 2006

Déboussolée par sa nouvelle classe, elle se demande comment aborder ce jeune garçon, qui semble si gentil. Lui, timide, attend le bon pretexte pour briser la glace. C'est leurs noms de famille qui permettent les premiers échanges, à travers la corvée hebdomadaire du cahier de texte (pour rappel, cette mission consiste à être responsable du cahier de texte, sorte d'agenda de classe, pendant une semaine avec son camarade le plus proche dans l'ordre alphabétique). Après quelques "Je ramènerais le cahier ce soir", ou autre info très utile de ce type, ils échangent plus longuement le soir à l'arrêt de bus. Il pretexte ensuite une faiblesse en mathématique pour soutirer le numéro du domicile familial et l'utilise quelques jours plus tard, après avoir longuement hésité. Elle, naïve et plutôt flatée de venir en aide à l'un des premiers de la classe, lui apporte modestement son savoir en trigonométrie.

Malgré ce rapprochement téléphonique, leur relation ne dépasse pas la bonne camaraderie, au grand dam de Monsieur. Ayant glané sa date d'anniversaire (13 Octobre), et la fête programmée à cette occasion se rapprochant à grand pas, il doit faire vite. Dans l'optique de se faire inviter, diverses "manipulations" sont nécessaires. Rapprochement géographique en classe pour que sa présence lui soit coutumière, air décontracté et cool pour attirer son attention lui permettent de récolter de justesse le précieux sésame. A la grande surprise des ses copines, elle vient donc d'inviter celui que personne ne connait.

Mais voilà, le jour J, la pression est trop forte. Malgré un premier slow encourageant, il n'ose pas saisir sa chance. Après avoir programmé sur la playlist le 5ème slow de la soirée en vain, elle se résigne et va se coucher dans la tente de ses amies. Lui, dépité, broie du noir assis sur une chaise en écoutant les discussions des derniers fêtards.

Tout aurait pu se finir ainsi, chacun à se morfondre dans sa tente... C'était sans compter l'intervention de cette amie que nous nommerons "L.U." pour préserver son anonymat. L.U. sut trouver les mots justes pour qu'il se lance enfin...